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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 2.djvu/195

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femmes ; elles se retirent le soir dans leurs cabanes, elles y attendent l’ordre de leur mari commun, et le matin elles vont le saluer à genoux, en mettant la main sur sa cuisse. L’épouse légitime, c’est-à-dire, celle qui a été épousée la première, a l’autorité sur toutes les autres, à moins qu’elle ne soit sans enfans.

Dans le cas d’adultère, les deux coupables sont vendus pour l’esclavage étranger, sans espérance d’être jamais rachetés. Cette punition est celle des plus grands crimes ; car les supplices capitaux sont rares parmi les Nègres. On prend soin que ces esclaves soient vendus aux Portugais, parce qu’on est sûr alors qu’ils seront transportés au delà des mers.

Malgré la rigueur de ces lois, la plupart des Nègres se trouvent honorés que les blancs de quelque distinction daignent coucher avec leurs femmes, leurs sœurs et leurs filles. Ils les offrent souvent aux principaux officiers des comptoirs. Le Maire, Jannequin, et d’autres voyageurs rendent là-dessus le même témoignage. Barbot ajoute seulement que c’est l’intérêt qui les rend si lâches, et qu’il n’y a rien de sacré qui les arrête lorsqu’ils espèrent quelque profit.

Le Maire raconte que leurs femmes ont beaucoup d’inclination pour la galanterie, qu’elles sont passionnées pour les caresses des blancs. Cependant elles ont le cœur mercenaire, et toutes leurs faveurs doivent être payées. Mais Barbot assure qu’elles se conten-