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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 2.djvu/198

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fans. Elles ne leur épargnent aucun soin jusqu’à ce qu’ils soient en état de marcher seuls. Alors, sans relâcher rien de leur attention pour les nourrir et les élever, elles paraissent s’embarrasser peu de leur instruction. Ils se fortifient en croissant ; et leur constitution devient si vigoureuse, qu’ils ne connaissent guère d’autre maladie que la petite vérole. Mais, comme ils sont élevés dans une oisiveté continuelle, ils deviennent si paresseux, que, s’ils n’étaient pas pressés par la nécessité, ils ne prendraient pas la peine de cultiver leurs terres. Aussi leur travail ne surpasse-t-il guère leurs besoins. Si leur pays n’était extrêmement fertile, ils seraient exposés tous les ans à la famine, et forcés de se vendre à ceux qui leur offriraient des alimens. Ils ont de l’aversion pour toutes sortes d’exercices, excepté la danse, dont ils ne se lassent jamais.

Les jeunes filles affectent beaucoup de modestie et de réserve, surtout lorsqu’elles sont en compagnie. Mais prenez-les à part, vous les trouvez fort obligeantes et disposées à ne rien refuser pour quelques grains de corail, ou pour un mouchoir de soie. Celles qui se croient de race portugaise, et qui prétendent aussi à la qualité de chrétiennes, sont plus réservées que les Mandingues, quoiqu’elles ne se fassent pas scrupule de vivre sans la cérémonie du mariage avec un blanc qui est capable de les entretenir. Une femme, après avoir mis au monde un enfant, demeure