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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 2.djvu/216

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qui convient à leurs besoins, et, pour les élargir, ils savent les coudre ensemble avec beaucoup de propreté. Les femmes n’emploient que la main pour nettoyer le coton qui sort de sa cosse. Elles le filent avec le rouet et la quenouille. Leur manière de le travailler est si simple, qu’elles ne connaissent pas d’autre instrument que la navette. Elles font des garnitures entières, c’est-à-dire tout ce qui est nécessaire à l’habillement d’un homme ou d’une femme ; par exemple, une pièce d’environ trois aunes de long sur une aune et demie de largeur pour couvrir les épaules et le corps, et une autre pièce à peu près de la même grandeur, qui sert depuis la ceinture jusqu’en bas. Ainsi deux pièces forment tout l’habillement d’un Nègre, et peuvent servir également aux hommes et aux femmes, parce que la différence ne consiste que dans la manière de les porter. Moore vit deux de ces pièces si bien travaillées et d’une si belle teinture, qu’elles furent évaluées trente livres sterling. Les couleurs sont le bleu et le jaune : pour la première, les Iolofs emploient l’indigo, et pour l’autre, différentes écorces d’arbres. Moore ne leur a jamais vu de couleur rouge.

À l’égard des objets usuels qui n’entrent pas dans le commerce, Jobson dit que les Nègres n’ont pas d’autres ouvriers que leurs propres mains. Les nattes sont entre eux d’un usage général. Elles sont l’ouvrage des