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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 2.djvu/219

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ordre et dispersés comme au hasard, à moins que la maison, comme celles de plusieurs princes, n’ait été bâtie exprès dans le voisinage de quelques petits bois, dont une partie se trouve renfermée dans l’enclos.

Le palais du damel, ou du roi de Cayor, est distingué par sa magnificence. Avant la première porte de l’enclos, on trouve une grande et belle place pour exercer ses chevaux, quoiqu’il n’en ait pas plus de dix ou douze. Au long de l’enclos, les seigneurs ont des huttes, qui composent comme l’avant-garde de celle du roi. Une longue allée de baobabs conduit de la première place au palais. Des deux côtés de cette avenue sont les logemens des officiers et des principaux domestiques du roi, entourés chacun d’une palissade, ce qui forme beaucoup de détours avant qu’on arrive à son appartement ; mais le respect seul empêche les sujets d’en approcher. Toutes ses femmes ont aussi des kombets particuliers, où elles ont cinq ou six esclaves pour les servir. Il voit celle chez qui son caprice le porte, sans autre règle que celle de ses désirs. Les autres n’en témoignent jamais de jalousie ; cependant il y en a toujours une qui est traitée en favorite ; et lorsqu’il en est fatigué, il l’envoie dans quelque village, en lui assignant les fonds nécessaires pour son entretien. Sa place est aussitôt occupée. De trente femmes que ce prince entretient, il en avait envoyé successivement la moitié dans ces demeures étrangères.