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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 2.djvu/242

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mens et les gestes. Ils ont le visage tourné vers l’orient ; mais, lorsqu’ils sont fatigués de leur posture, ils s’accroupissent à la manière des femmes, en tournant le visage à l’ouest.

Le marabout étend ses bras, répète plusieurs mots d’une voix si lente et si haute, que toute l’assemblée peut les répéter après lui ; il se met à genoux, baise la terre, recommence trois fois cette cérémonie, et ne fait rien qui ne soit imité par tous les assistans. Ensuite il se met à genoux pour la quatrième fois, et fait quelque temps sa prière en silence : il se relève, et traçant du doigt, autour de lui, un cercle dans lequel il imprime plusieurs caractères, il les baise respectueusement ; après quoi, la tête appuyée sur les deux mains, et les yeux fixés contre terre, il passe quelques momens dans une profonde méditation. Enfin il prend du sable et de la poussière, se la jette sur la tête et sur le visage, commence à prier d’une voix haute, en touchant la terre du doigt et le levant au front ; et pendant toutes ces formalités, il répète plusieurs fois ces mots, salam-aleck ; c’est-à-dire, je vous salue. Il se lève : toute l’assemblée suit son exemple, et chacun se retire. La modestie, le respect et l’attention qu’ils apportent à cet exercice causent une juste admiration à nos voyageurs. La prière dure une grande demi-heure , et se renouvelle trois fois le jour. Il n’y a point d’affaire ni de compagnie qui leur en fasse oublier le temps. S’ils ne peuvent assister à l’assem-