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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 2.djvu/268

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à puiser de l’eau dans des calebasses, à l’apporter sur leur tête, et à tourner la broche pour rôtir les viandes. Ces animaux se bâtissent des cabanes dans les bois ; ils aiment si passionnément les huîtres, que, dans les basses marées, ils s’approchent du rivage entre les rocs ; et lorsqu’ils voient les huîtres ouvertes à la chaleur du soleil, ils mettent dans l’écaille une petite pierre qui l’empêche de se fermer, et l’avalent ainsi facilement. Quelquefois il arrive que la pierre glisse, et que le singe se trouve pris comme dans une trappe : alors ils n’échappent guère aux Nègres, qui les tuent et qui les mangent. Cette chair et celle des éléphans leur paraissent délicieuses.

Les bois sont la retraite d’un nombre infini de perroquets, de pigeons ramiers, et d’autres oiseaux ; mais l’épaisseur des arbres ne permet guère qu’on les puisse tirer. La mer et les rivières fournissent les mêmes espèces de poissons que celles du cap Vert.

Chaque village est pourvu d’une salle ou d’une maison publique, où toutes les personnes mariées envoient leurs filles, après un certain âge, pour y apprendre à danser, à chanter, et d’autres exercices, sous la conduite d’un vieillard des plus nobles du pays. Lorsqu’elles ont passé un an dans cette école, il les mène à la grande place de la ville ou du village ; elles y dansent, elles chantent, elles donnent aux yeux des habitans des témoignages de leurs progrès. S’il se trouve quel-