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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 2.djvu/281

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Cette intempérie de l’air cause aux étrangers qui n’y sont pas accoutumés plusieurs sortes de maladies ; mais l’effet en est encore plus fâcheux lorsqu’ils mangent trop avidement les fruits du pays, et qu’ils se livrent avec excès à l’usage du vin de palmier et des femmes. Les maux auxquels ils doivent s’attendre sont la fièvre, le choléra-morbus, des ulcères aux jambes et de fréquentes convulsions, suivies infailliblement de la mort ou d’une paralysie. De toutes ces maladies, la plus fatale est la fièvre, qui emporte souvent en vingt-quatre heures l’homme du meilleur tempérament. Les vers sont une autre incommodité cruelle de ces contrées. Les Nègres surtout y sont sujets. Moore rapporte l’exemple d’une jeune femme qui avait dans chaque genou un ver long d’une aune. Avant que le ver parût, elle souffrit de violentes douleurs ; et ses jambes enflèrent beaucoup ; mais, lorsque la tumeur vint à s’ouvrir, et que le ver eut commencé à se faire voir, ses souffrances diminuèrent. Le ver sortait chaque jour de la longueur de cinq à six pouces. À mesure qu’il s’étendait, on le roulait doucement autour d’un petit bâton, avec la précaution de le lier d’un fil pour l’empêcher de rentrer. S’il se rompt malheureusement dans l’opération, la gangrène suit immédiatement. L’opinion des Nègres sur la cause de ces vers est qu’ils viennent de l’épaisseur de l’eau, qualité que la saison des pluies fait prendre nécessairement à leur boisson. La même