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dans toute la partie orientale de la Méditerranée. C’est dans ce dernier pays qu’on en réduit la pulpe en une poudre qu’on apporte du Levant dans l’Europe occidentale, et qu’on connaît depuis long-temps sous le nom très-impropre de terre sigillée de Lemnos. Prosper Alpin est le premier qui ait reconnu que cette poudre, regardée jusqu’à lui comme une terre de l’Archipel, était une substance purement végétale et originaire de l’Éthiopie ou du centre de l’Afrique.

» M. Golberry parle d’un baobab de cent quatre pieds de tour, ou de trente-quatre pieds de diamètre. La hauteur de son tronc n’excédait pas trente pieds. À cette élévation, ses branches principales s’étendaient horizontalement à plus de cinquante pieds autour de l’arbre ; leurs extrémités fléchissaient vers la terre. Le temps avait creusé dans le tronc une caverne haute de vingt-deux pieds, sur un diamètre de vingt pieds. Les Nègres en avaient façonné l’intérieur et l’entrée. Le sol était un sable de couleur orange, que l’on y avait apporté. Suivant une tradition, une idole avait autrefois orné ce temple d’un genre et d’une structure admirables ; mais les prêtres mahométans l’avaient détruite. Cette caverne servait de rendez-vous et de salle d’assemblée aux habitans des villages voisins.

» Les racines du baobab s’étendent extraordinairement loin ; elles se prolongent horizontalement et presqu’à fleur de terre, à la dis-