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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 2.djvu/300

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fort aux branches basses, que, sans une hache ou quelque autre instrument de fer, il est impossible de les arracher. Elles sont plates, grandes comme la main, et d’un goût assez amer ; mais on les trouve bonnes dans le pays parce qu’il n’y en a pas de meilleures.

Nous avons déjà parlé du bananier ; il abonde dans le pays qui est entre Gorée et le Sénégal. On se sert des feuilles pour couvrir les maisons.

Lorsque le rejeton commence à sortir de la terre, il a l’apparence de deux feuilles roulées ensemble, qui, venant à s’ouvrir, donnent passage à deux autres, et celle-ci aux suivantes, jusqu’à ce que l’arbre ou la plante ait atteint l’âge de neuf mois ; alors elle pousse de son centre une tige d’un pouce et demi de diamètre, et longue de trois ou quatre pieds. Les bourgeons dont elle est chargée sont remplacés par des fruits qui s’inclinent vers la terre par leur propre poids. Il sont mûrs quatre mois après que les bourgeons ont commencé à se faire voir, et continuent depuis trente jusqu’à cinquante ou soixante bananes, suivant la bonté de la plante et du terroir ; ces pelotons sont assez lourds. Comme ils croissent en cercle autour de la tige, et que leur nombre est ordinairement de cinq, les Nègres les appellent dans leur langue une pate de bananes.

Chaque banane peut avoir un pouce et demi de diamètre sur dix ou douze pouces de longueur. La chair ressemble parfaitement