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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 2.djvu/72

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plainte qu’il avait reçus des agens de la compagnie ; que, dans la confiance qu’il prenait à son caractère, il lui accordait la liberté d’établir des comptoirs dans toute l’étendue de ses états, et de bâtir des forts pour leur sûreté. Enfin il conclut en assurant les Français de sa faveur et de sa protection. Il combla le général de caresses ; il lui fit l’honneur de le faire fumer dans sa propre pipe ; enfin il le reconduisit lui-même jusqu’à la porte de la salle.

Deux officiers, qui étaient à l’attendre, le menèrent ensuite à l’audience des reines et des princesses, filles du roi. Il fit à toutes ces dames des présens moins considérables par le prix que par leur nouveauté. Une des reines ayant observé que pendant l’audience du siratik il avait regardé avec beaucoup d’attention une jeune princesse de dix-sept ans, qui était sa fille, s’imagina qu’il avait pris de l’amour pour elle, et proposa au roi de la lui donner en mariage. Ce prince y consentit aussitôt, et fit offrir au général les premiers postes de son royaume avec un grand nombre d’esclaves. Brue s’excusa sur ce qu’étant marié, sa religion ne lui permettait d’avoir qu’une femme : cette réponse fit naître quantité de réflexions et de discours entre les dames nègres sur le bonheur des femmes de l’Europe. Elles demandèrent à Brue comment il pouvait vivre si long-temps sans la sienne, et ce qu’il pensait de sa fidélité dans une si longue absence.

Le lendemain le siratik se rendit à la salle