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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 2.djvu/84

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séparé. Ils amènent des esclaves de Djaga, et de Bambouk ils apportent de l’or.

La nation qu’on appelle les Mandingues est originaire de Djaga ; mais elle s’est établie dans le pays de Galam, où elle est devenue fort nombreuse, avec assez d’union pour former une espèce de république, qui n’a pas plus de considération pour le roi qu’elle ne juge à propos. Tout le commerce du pays est entre les mains des Mandingues : ils l’étendent dans les royaumes voisins ; et, n’étant pas moins ardens pour la religion de Mahomet que pour les richesses, ils font gloire d’être tout à la fois marchands et missionnaires ; ils se qualifient tous du nom de marbouts, que les Français ont changé en celui de marabouts, c’est-à-dire religieux et prédicateurs. Si l’on excepte les vices propres aux Nègres, il y a peu de reproches à faire à leur nation ; elle est douce, civile, amie des étrangers, fidèle à ses promesses, laborieuse, industrieuse, capable, dit-on, de tous les arts et de toutes les sciences ; cependant tout leur savoir consiste à lire, et à écrire l’arabe. On a peine à juger si c’est par inclination qu’ils aiment les étrangers, ou pour les profits qu’ils tirent d’eux par le commerce.

Les habitans naturels du pays de Bambouk, qui se nomment Malincops, ont reçu aussi les Mandingues, et les ont même incorporés avec eux, jusqu’à ne former qu’une même nation, où la religion, les mœurs et les usages des Mandingues ont si absolument prévalu, qu’il