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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 2.djvu/90

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qu’un si beau pays soit si peu connu. On pourrait, dit-il, engager les marchands mandingues à prendre avec eux quelque agent français ; mais il faudrait choisir pour cette entreprise un homme de savoir et d’expérience, capable de dresser une carte du pays, et de lever sur son passage le plan des villes et des routes. Il serait même à souhaiter qu’il fût versé dans la physique, la botanique et la chirurgie ; qu’il sût, les langues arabe et mandingue ; qu’il fût excité à courir les dangers d’une si grande entreprise par des espérances proportionnées aux difficultés du travail. On obtiendrait bientôt par cette voie une parfaite connaissance non-seulement de Tombouctou, mais encore de toutes les régions intérieures de l’Afrique, dont on n’a publié jusque aujourd’hui que des relations puériles et fabuleuses. Ces réflexions de Brue sont justes ; mais quelle apparence que les Mandingues, qu’il représente comme des négocians habiles, consentent à se donner des concurrens ?

Après avoir ainsi reconnu , du moins en partie, le cours du Sénégal, Brue, de retour dans ses comptoirs, tenta un voyage par terre à Cachao, pays situé sur la rivière de ce nom, qu’on nomme autrement San-Domingo, au sud de la Gambie, au delà du cap Roxo ou Rouge, par le 11e. degré de latitude. Il traversa le pays des Feloups, qui habitent, près de Bintam, celui de Djeredja, où les Portugais étaient établis, et dont la fertilité le surprit.