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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 20.djvu/355

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quence de leur ancienne nourriture, les astres, dont ils ont pris la forme, sont pâles ou rouges. Les planètes en conjonction sont deux femmes qui se visitent ou se querellent. Les étoiles tombantes sont des âmes qui vont faire un tour aux enfers pour voir ce qui s’y passe. La constellation de la grande ourse, ils l’appellent la renne ; les sept étoiles de cette constellation sont autant de chiens de chasse aux trousses d’un ours ; et ces étoiles servent aux Groënlandais pour connaître le retour de la nuit dans l’hiver. Les gémeaux sont pour eux la poitrine du ciel ; et le baudrier d’Orion leur représente des hommes égarés qui, ne sachant plus retrouver leur chemin au retour de la pêche des phoques, furent transportés aux cieux.

Le soleil et la lune étaient frère et sœur. Ils jouaient un jour avec d’autres enfans dans les ténèbres, lorsque Malina, ennuyée des poursuites de son frère Anninga, frotta ses mains à la suie des lampes, et barbouilla le visage de celui qui la poursuivait, afin de le reconnaître au grand jour ; et de là viennent les taches de la lune. Malina voulut s’échapper ; mais son frère la poursuivit jusqu’à ce que, prenant son vol dans les cieux, elle y fut changée en soleil ; et son frère, restant en chemin, fut la lune, qui poursuit encore le soleil, et tourne autour de lui comme pour l’attraper. Lorsqu’il est harassé de fatigue et de faim (c’est au dernier quartier), il met son équipage de chasse et de pêche sur un traîneau tiré par quatre grands chiens, et reste