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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 20.djvu/406

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l’espérance d’y trouver quelque antiquité des Norwégiens. Les Groënlandais ne voulaient pas d’abord y consentir, de crainte que les âmes des étrangers qu’on y avait ensevelis ne se vengeassent sur ceux qui venaient troubler les cendres des morts. Mais ce fut uniquement le manque d’outils qui fit que le pasteur danois ne put emporter que des charbons, des ossemens et des fragmens d’urnes de terre.

Il arriva cette même année au Groënland deux vaisseaux de la Norwége : l’un était allé jusqu’à la baie de Disko pour y trafiquer, mais n’avait mouillé qu’en deux endroits et sans beaucoup de profit, parce qu’il avait été devancé par des vaisseaux allemands ; l’autre devait sonder les côtes de l’Amérique entre le 66e et le 67e. degré, où le détroit de Davis avait le moins de largeur, et de là revenir chargé de bois pour établir une seconde colonie au Groënland : mais il retourna dès le mois de juillet, sans avoir pu prendre terre à cause des glaces. À son retour, il embarqua vingt personnes avec un missionnaire et un enfant groënlandais, et des matériaux qu’il transporta à Népisének ; ce fut là le second établissement de la compagnie de Bergen.

Si l’on voit Égède à la tête de toutes les entreprises que formait ou tentait dans le Groënland ce corps de marchands, il faut observer que ce missionnaire avait accepté la direction des affaires de la compagnie, avant de partir de Bergen. Car il n’avait pu intéresser des com-