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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 22.djvu/117

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tre les arbres, et causèrent une telle frayeur aux nègres, qu’ils prirent aussitôt la fuite dans l’intérieur du pays, et n’osèrent plus se montrer avant d’avoir fait une pleine satisfaction du passé, et donné des otages. Alors le commerce avait été rétabli, et s’était fait paisiblement à la satisfaction réciproque des deux nations.

Le 12 mai, Tasman suivit la côte septentrionale de l’île de Guillaume Schouten, dont les habitans sont très-vifs et très-actifs. Le 18 il était à l’extrémité la plus occidentale de la Nouvelle-Guinée, où il éprouva des calmes, des temps variables, des vents contraires et des pluies abondantes. Il fit ensuite voile pour Ceram, et ayant parcouru toute l’étendue de mer qu’il avait été chargé de reconnaître, il ne s’occupa plus que de retourner à Batavia pour y rendre compte de ses découvertes.

Le 27 mai il passa les détroits de Bouron ou Bouton, et continua sa course jusqu’à Batavia, où il arriva le 15 de juin 1643. Tasman termina ainsi en dix mois un voyage qui donna les connaissances les plus claires et les plus exactes que l’on eut eues jusqu’alors sur les terres australes. La compagnie hollandaise des Indes orientales, ajoutent les historiens, jugea que ces découvertes étaient de la plus grande importance, et, afin qu’elles ne fussent pas perdues pour la postérité, elle a fait graver et tracer la carte de cette partie du monde sur le pavé de sa salle d’assemblée à Amster-