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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 22.djvu/125

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et d’autre avec beaucoup de politesse ; mais les Espagnols retinrent le lieutenant, un autre Anglais, un trompette, et un interprète, que Narborough avait envoyés à Valdivia pour demander la permission de faire de l’eau dans un canot. Il fut obligé de partir sans eux. Ils exigèrent, pour les lui rendre, qu’il allât mouiller dans le port de Valdivia, sous le canon du fort, où ils auraient pu, sans grande difficulté, se rendre maîtres de son vaisseau. « Si j’en avais eu quatre de vingt à trente pièces de canon, dit Narborough, j’aurais été en état de faire la loi à tout le pays. De mon côté, j’aurais voulu lier à leur préjudice un commerce entre la nation anglaise et les naturels du pays. »

Le 22 décembre Narborough remit à la voile pour repasser le détroit. Le 6 janvier 1671 il revit le cap Désiré. Le 14 février, il sortit heureusement du détroit ; et le 10 juin il arriva sur les côtes d’Angleterre.

On raconte que Charles ii avait fondé de si grandes espérances sur cette expédition, et désirait si ardemment d’en savoir le succès, qu’ayant appris que Narborough venait de passer devant la rade des Dunes, il n’eut pas la patience d’attendre son arrivée à la cour ; et, se mettant dans sa chaloupe royale, il alla au-devant de lui par eau jusqu’à Gravesend. Tout le résultat de ce voyage se borne à des notions détaillées sur le détroit de Magellan, que Narborough a décrit avec beaucoup de soin, et dont il a donné une carte.