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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 22.djvu/137

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brûler. Il y a dans ces îles arides de l’eau dans des étangs et des trous entre les rochers. Quelques-unes de ces îles sont généralement basses et unies, le terrain y est plus fertile, et produit des arbres qui nous sont inconnus. Parmi les îles les plus occidentales on en voit qui ont neuf à dix lieues de long sur six à sept de large ; le sol y est noir et profond ; il y croît de grands arbres, surtout des mammés qui forment des bocages. Ces grandes îles offrent des rivières assez grosses, et plusieurs des petites, des ruisseaux de bonne eau. Quand les Espagnols découvrirent ces îles, ils y trouvèrent des quantités de guanos et de tortues de terre ; ce qui fit donner le nom de Gallapagos à ce groupe. Je ne crois pas qu’il y ait de lieu au monde où ces animaux soient si abondans. Les guanos sont les plus gras et les plus gros que j’aie jamais vus, et si peu farouches, qu’un homme en peut tuer vingt à coups de bâton en une heure de temps. Les tortues de terre sont si nombreuses, que six cents hommes en pourraient vivre uniquement pendant plusieurs mois. Elles sont extraordinairement grosses et grasses, et si délicates au goût, qu’un poulet ne se mange pas avec plus de plaisir. On voit sur ces îles des serpents verts ; je n’y ai pas aperçu d’autres animaux terrestres. Les tourterelles y sont si communes et si familières, qu’un homme en peut tuer près de six douzaines à coups de bâton dans une matinée.

» Ces îles sont séparées par des canaux assez