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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 22.djvu/257

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teur, depuis une demi-lieue jusqu’à deux ou trois lieues de tour. Le 6, avant midi, on vit venir tout d’un coup une prodigieuse quantité d’oiseaux blancs de la grosseur d’un pigeon. Les deux vaisseaux louvoyèrent pendant douze jours sans pouvoir aborder ni envoyer les canots à la côte, à cause des glaces, de la brume et du vent contraire ; et ensuite ils coururent jusqu’au 25 janvier, portant à l’est, sous le 57e. parallèle, pendant quatre cent vingt-cinq lieues, toujours le long des glaces, sans cesser de voir des baleines, des phoques, et de gros poissons. Alors, désespérant de trouver aucun lieu d’abordage, je quittai cette terre si méridionale, et peut-être inaccessible à cause des glaces. À 43° sud, les vaisseaux se séparèrent : l’Aigle fit route pour l’île Bourbon, et je revins par le cap de Bonne-Espérance en France, où j’attéris le 24 juin 1789. »

On a par la suite vainement cherché la terre découverte par Lozier-Bouvet. Il paraît que ce navigateur avait pris un amas de glaces pour la pointe avancée d’une terre.