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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 22.djvu/295

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était échappé que quatre, et onze soldats de marine, de soixante dix-neuf. À bord du Glocester, tous les invalides périrent, et de quarante huit soldats de marine il n’en resta que deux. En un mot, les trois vaisseaux qui devaient composer désormais toute l’escadre étaient montés de neuf cent soixante-un hommes à leur départ d’Angleterre, et l’on n’en comptait plus que trois cent trente-cinq, en y comprenant les mousses. Ce nombre suffisait à peine pour la manœuvre. Cependant, comme on ignorait alors ce que l’escadre de Pizarro était devenue, on devait supposer qu’elle était dans le grand Océan, et que, si elle n’avait pu passer les détroits sans souffrir beaucoup, elle avait trouvé des rafraîchissemens et des recrues dans tous les ports de ces mers qui lui étaient ouverts. On savait d’ailleurs par quelques informations que les Espagnols équipaient une autre escadre au Callao. Toutes ces réflexions paraissaient capables de décourager les Anglais ; mais un événement fort imprévu ranima toutes leurs espérances.

Vers le commencement de septembre, lorsqu’ils se disposaient à quitter l’île, ils découvrirent au nord-est un bâtiment qu’ils prirent d’abord pour un vaisseau de l’escadre ; mais, l’ayant bientôt reconnu pour un bâtiment espagnol, qu’ils supposèrent destiné pour Valparaiso, ils lui donnèrent la chasse. Cette victoire leur coûta peu. C’était un vaisseau marchand, du port de quatre cent cinquante