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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 22.djvu/305

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rante-trois matelots. Sa charge était de l’acier, du fer, de la cire, du poivre, du bois de cèdre, des planches, du tabac en poudre, des rosaires, des marchandises d’Europe en ballots, de la cannelle, de l’amidon, et des indulgences. Ce vaisseau, qui était chargé pour le Callao, avait touché à Païta, d’où il n’était parti que depuis vingt-quatre heures. Entre les prisonniers, il se trouva un Irlandais, nommé Williams, de qui l’on apprit que le gouverneur de Païta, informé que les Anglais croisaient dans cette mer, s’occupait actuellement à faire transporter dans les terres le trésor du roi et le sien. On sut qu’il y avait à la douane de Païta une somme considérable qui appartenait à des marchands de Lima, et qu’elle devait être embarquée à bord d’un navire qui était actuellement dans le port. L’idée d’une si belle proie, jointe à la certitude que, l’escadre ayant été découverte, l’alarme serait bientôt répandue sur toute la côte, et qu’il serait inutile d’y croiser plus long-temps, détermina Anson à tenter de surprendre Païta : c’était d’ailleurs une occasion de mettre en liberté ses prisonniers, qui étaient en grand nombre, et qui consumaient des provisions dont il avait besoin lui-même. Il n’avait pas manqué de s’instruire exactement de la force et de l’état de cette place. L’entreprise lui parut sans danger, et le succès presque infaillible.

La ville de Païta est située dans un canton fort stérile, dont le terrain n’est composé que