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et le 11 il arriva devant Taïti. Le 13 il mouilla dans la baie de Matavaï, l’Endeavour fut bientôt entouré par les pirogues des insulaires, qui apportaient des fruits et des poissons. Ils les échangèrent contre des verroteries.

Parmi les insulaires se trouvait Ouaou, qui fut reconnu par Gore, lieutenant de Cook, et d’autres personnes venues précédemment à Taïti avec Wallis. On le fit monter à bord, et on le combla de marques d’amitié. Comme on devait faire un séjour assez long dans l’île, Cook fit publier un règlement pour maintenir le bon ordre dans les relations avec les naturels, et désigner les personnes chargées exclusivement de faire les échanges, afin de ne pas déprécier les marchandises d’Europe.

De tous les voyageurs modernes, nul n’a donné des observations plus détaillées sur Taïti, et nous nous garderons bien de rien retrancher de cet excellent morceau.

« Dès que le vaisseau fut bien amarré à son mouillage, j’allai à terre avec MM. Banks et Solander, notre ami Ouaou, et un détachement de soldats sous les armes. Plusieurs centaines d’habitans nous reçurent à la descente du canot ; ils annonçaient, au moins par leurs regards, que nous étions les bienvenus, quoiqu’ils fussent tellement intimidés, que le premier qui s’approcha de nous se prosterna si bas, qu’il était presque rampant sur ses mains et sur ses genoux. C’est une chose remarquable, que cet Indien, ainsi que ceux qui étaient