Aller au contenu

Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 24.djvu/231

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

avaient un peu manqué sur la fin de notre séjour dans son ile. Mais comme du haut des montagnes de Taïti nous avions découvert au nord une île nommée Thétouroa, je dirigeai d’abord ma route de ce côté : elle est à huit lieues au nord-ouest de l’extrémité septentrionale de Taïti. Je trouvai que c’était une petite île basse ; Topia nous dit qu’elle n’avait pas de population fixe ; que ses compatriotes la visitaient par occasion, et y allaient quelquefois passer deux ou trois jours pour pêcher.

Je fis route pour Houaheiné. Le 16 nous étions devant cette île. Quelques pirogues se détachèrent bientôt de la côte ; les insulaires parurent effrayés ; ils n’osaient s’approcher ; mais, ayant aperçu Topia, ils nous accostèrent. Le roi et sa femme, qui étaient sur une de ces pirogues, montèrent à bord après que nous leur eûmes donné à plusieurs reprises des assurances d’amitié. Ils furent d’abord frappés d’étonnement de tout ce qu’ils voyaient, sans cependant faire des questions sur tant d’objets si nouveaux pour eux : ils ne tardèrent pas à se familiariser. Le roi, qui se nommait Ori, me proposa de changer de nom avec lui ; j’y consentis volontiers. Ces insulaires ressemblaient beaucoup aux Taïtiens par la figure, le langage et l’habillement. Topia m’assura qu’ils n’étaient pas voleurs.

Après avoir laissé tomber l’ancre dans un petit havre très-sûr, j’allai à terre avec MM. Banks, Solander, Monkhouse et Topia. Au moment