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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 24.djvu/292

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» Quoique ces peuples soient assez bien défendus de l’inclémence du temps dans leurs habitations, lorsqu’ils font des excursions pour chercher des racines de fougère, ou pêcher du poisson, ils paraissent ne s’embarrasser en aucune manière d’avoir un abri. Ils s’en font quelquefois un contre le vent ; d’autres fois ils ne prennent pas même cette précaution ; ils couchent sous des buissons avec leurs femmes et leurs enfans, leurs armes rangées autour d’eux. La troupe de quarante ou cinquante Indiens que nous vîmes à la baie de Mercure, dans le canton d’Opouredj, ne construisit jamais le moindre abri pendant que nous y étions ; quoique la pluie tombât quelquefois pendant vingt-quatre heures sans discontinuer.

» Nous avons déjà fait l’énumération de ce qui compose leurs alimens. La racine de fougère est le principal : elle leur sert de pain ; elle croît sur les collines, et c’est à peu près la même que celle qui croît dans les bruyères d’Europe. Les oiseaux qu’ils mangent les jours de régal consistent surtout en manchots, albatros, et un petit nombre d’autres espèces dont on a parlé dans le cours de cette relation.

» Comme ils n’ont point de vase pour faire bouillir de l’eau, ils n’ont d’autre manière d’apprêter les alimens que de les cuire dans une espèce de four ou de les rôtir. Ils font des fours semblables à ceux des insulaires du grand Océan ; ainsi nous n’avons rien à ajou-