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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 24.djvu/309

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partagent entre eux les travaux. Je suis porté à croire que les hommes labourent la terre, font des filets, attrapent des oiseaux, vont à la pêche, et que les femmes recueillent la racine de fougère, rassemblent près de la grève les homards et les coquillages, apprêtent les alimens et fabriquent l’étoffe : telles étaient du moins leurs occupations lorsque nous avons eu occasion de les observer ; ce qui nous est arrivé rarement ; car, en général, partout où nous allions, notre visite faisait un jour de fête ; les hommes, les femmes et les enfans s’attroupaient autour de nous, ou pour satisfaire leur curiosité, ou pour acheter quelques-unes des précieuses marchandises que nous portions avec nous, et qui consistaient principalement en clous, papiers et morceaux de verre.

» On ne peut pas supposer que nous ayons pu acquérir des connaissances très-étendues sur la religion de ces peuples ; ils reconnaissent l’influenee de plusieurs êtres supérieurs, dont l’un est suprême et les autres subordonnés ; ils expliquent à peu près de la même manière que les Taïtîens l’origine du monde et la production du genre humain. Topia semblait avoir sur ces matières de plus grandes lumières qu’aucun des habitans de la Nouvelle-Zélande ; et lorsqu’il était disposé à les instruire, ce qu’il faisait quelquefois par de longs discours, il était sûr d’avoir un nombreux auditoire qui l’écoutait avec un silence si profond, avec tant de respect et d’attention, que nous ne pouvions