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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 25.djvu/111

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tournés dîner à bord ; l’après-midi nous allâmes faire une seconde promenade aux environs de l’aiguade, afin de tâcher de regagner la confiance des insulaires, que nos hostilités avaient éloignés de nous. Nous prîmes un chemin différent de celui du matin, et nous trouvâmes de nouvelles habitations environnées d’arbres fruitiers : partout un peuple aussi aimable et aussi bon, mais réservé et craintif à cause de ce qui venait d’arriver. Enfin nous arrivâmes à une grande maison appartenant à Ouahitoua, qui était alors dans un autre canton. Nous nous rembarquâmes avec une petite collection de nouvelles plantes.

» Jusqu’à ce soir, aucun Taïtien n’avait demandé des nouvelles de Topia ; deux ou trois s’informèrent de lui ; ils ne firent plus de questions dès qu’ils apprirent la cause de sa mort ; il parut qu’ils n’auraient pas éprouvé la moindre affliction, s’il était mort autrement que de maladie. Ils parlèrent aussi peu d’Aotourou, l’homme qu’avait emmené M. de Bougainville : mais ils m’entretinrent sans cesse de M. Banks, et de plusieurs autres personnes qui étaient avec le capitaine Cook lors du premier voyage.

» Les Taïtiens nous apprirent que Toutahah, qui était revêtu de l’autorité dans la plus grande des deux péninsules de Taïti, avait été tué dans une bataille qui s’était donnée entre les deux royaumes, cinq mois auparavant, et que le prince régnant s’appelait O-Tou ; que Toubouraï-Tamaïdé et la plupart de nos anciens amis