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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 25.djvu/147

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ensuite comme leurs fils, elles nous présentaient plusieurs des parens que nous donnait cette adoption. Après beaucoup de petites caresses, la vieille disait, aima poéti no te tayo mettoua ? (n’avez-vous pas quelque petite chose pour votre bonne mère ?) Une pareille épreuve de notre attachement filial produisait toujours son effet, et nous en tirions les conséquences les plus favorables au caractère général du peuple ; car c’est un raffinement des mœurs des nations polies d’attendre d’autrui de bonnes qualités que nous n’avons pas nous-mêmes. Les jeunes femmes gagnaient notre affection en nous appelant du tendre nom de frères ; la plupart étaient assez bien, et elles faisaient toutes des efforts continuels pour nous plaire : on conviendra qu’il n’était pas possible de résister à cette séduction.

» Nous fûmes bientôt récompensés de nos présens, surtout de la part des femmes, qui envoyèrent à l’instant leurs domestiques (teouteous) chercher de grandes pièces de leurs plus belles étoffes teintes en écarlate, en couleur de rose ou de paille, et parfumées de leur huile la plus odorante. Elles les mirent sur nos premiers habits, et elles nous en chargèrent si bien, qu’il nous était difficile de remuer. Après ces présens mutuels, elles firent toute sorte de questions sur Tabano (M. Banks), et sur Tolano (M. Solander), et très-peu sur Topia.

» Durant cette conversation, notre Écossais