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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 25.djvu/150

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ainsi que sa sœur, un frère plus jeune que lui, et un cortége de plusieurs Taïtiens. On leur fit à tous des présens.

» Le monarque ne se hasarda qu’avec défiance sur le gaillard d’arrière, et embrassa le capitaine, qui prit, ainsi que ses officiers, tous les moyens possibles de calmer son inquiétude. Le gaillard était si plein des parens du prince, qu’on l’invita à venir dans la salle ; mais la descente entre les ponts était une entreprise si périlleuse, suivant ses idées, qu’il n’y eut pas moyen de l’y déterminer avant que son frère, jeune homme d’environ seize ans, qui mettait en nous une grande confiance, en eût fait l’essai : après avoir reconnu la salle, qu’il trouva de son goût, il vint faire son rapport au roi, qui alors ne craignit plus de descendre. Le capitaine Cook était toujours chargé de ses étoffes taïtiennes, et il commençait à avoir bien chaud. Sa majesté fut accompagnée, dans la grande chambre, de tous les insulaires de sa suite, qui avaient à peine assez de place pour se remuer. Chacun d’eux, comme je l’ai déjà dit, choisit parmi nous un ami particulier, et des présens réciproques furent le sceau de cette nouvelle liaison. Quand il fallut s’asseoir pour déjeuner, ils furent frappés de la nouveauté et de la commodité de nos chaises. Le roi fit beaucoup d’attention à notre déjeuner ; il était fort étonné de nous voir boire de l’eau chaude[1], et manger du fruit à pain avec de

  1. Du thé.