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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 25.djvu/201

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pris sur notre bord (c’est Forster qui parle), fut vivement attaqué du mal de mer dès que nous fûmes au large ; cependant, comme nous regardions le pic élevé de Bolabola, il eut assez de force pour nous dire : Je suis né sur cette île, et je suis proche parent d’O-pouny, le grand roi qui a conquis Otaha et Ouliétéa. Il nous apprit en même temps que son véritable nom était Mahiné ; mais qu’il l’avait changé pour celui d’Oedidi, avec un chef d’Eiméo : usage commun dans toutes ces îles, ainsi qu’on l’a remarqué ailleurs. O-pouny était alors, suivant ce qu’il nous apprit, à Maouroua, île que nous passâmes l’après-midi : elle est composée d’une seule montagne de forme conique, qui s’élève en pointe aiguë ; et, d’après le rapport des habitans d’Ouliétéa, ses productions sont les mêmes que celles des autres îles de ce groupe.

» Notre jeune ami ne recouvra son appétit que le lendemain ; il mangea un morceau d’un dauphin qui pesait vingt-huit livres, et qui venait d’être pris. Ou lui proposa de le lui apprêter tout de suite ; il nous assura qu’il était beaucoup meilleur cru : on lui donna un vase rempli d’eau de mer, dans lequel il trempa la chair comme dans une sauce, et mangea avec un grand plaisir : en place de pain, il mordait alternativement dans une pelote de mahié ou de pâte de fruit à pain.

» Avant de s’asseoir pour prendre son repas, il eut soin de séparer deux petits morceaux de