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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 25.djvu/208

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se servaient pas deux fois de la même coupe, et que deux personnes ne burent jamais dans la même.

» Cette maison était située à un coin de la plantation, et avait en avant une espèce de cour où nous nous assîmes. Des arbres fruitiers étendaient leurs branchages tout autour, et formaient un ombrage charmant.

» Les naturels, observe Forster, venaient de nous accueillir au rivage avec la plus grande amitié ; un peuple qui aurait connu nos bonnes intentions ne nous aurait pas reçus d’une façon plus cordiale. Ces bons insulaires n’avaient jamais vu d’Européens ; une tradition très-imparfaite pouvait seule leur rappeler le voyage de Tasman. Toute leur conduite annonçait un caractère franc et généreux, sans basse défiance : les femmes, de leur côté, ne nous montrèrent pas moins de bienveillance ; elles nous témoignèrent par leurs regards et leur sourire que nous étions les bien-venus.

» Tandis que le capitaine parcourut les environs de la maison du chef, je fis avec quelques personnes une promenade assez avant dans la campagne. Une haie formée de roseaux entrelacés diagonalement, et d’une jolie forme, entourait la prairie. Deux portes composées de plusieurs planches, et appendues à des gonds, donnaient entrée dans la plantation. Nous nous séparâmes, afin d’examiner ce beau pays, et à chaque pas nous eûmes lieu d’être enchantés de nos découvertes. Les portes étaient dis-