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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 25.djvu/213

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le trait fait de bambou, long de six pieds, et dont la pointe est d’un bois dur. Quand ils veulent bander l’arc, au lieu de le tirer de manière à augmenter sa courbure naturelle, ils le tirent en sens contraire, de façon qu’il devient parfaitement droit, et qu’il forme ensuite la courbe de l’autre côté. Ainsi la corde n’a jamais besoin d’être tendue : le trait acquérant une force suffisante par le changement de la position naturelle de l’arc, le recul n’est jamais assez violent pour faire mal au bras. Nos matelots, ne connaissant point la nature de ces armes, en brisèrent plusieurs, parce qu’ils voulaient les tirer comme les autres arcs.

» L’immense quantité d’armes que nous aperçûmes répond très-mal au caractère pacifique qu’annonçait la conduite des insulaires à notre égard, et leur empressement à nous les vendre. Il est probable qu’ils ont des querelles entre eux, ou qu’ils font la guerre aux îles voisines ; mais leur conversation ou leurs signes ne nous ont rien appris qui puisse jeter du jour sur ce sujet.

» Ils nous vendirent tout ce que nous voulûmes pour de petits clous, et même pour de la verroterie ; mais leur goût diffère de celui des Taïtiens ; car ceux-ci préfèrent celle qui est transparente, tandis que les insulaires de Middelbourg ne prenaient que des grains noirs ou opaques à raies rouges, bleues et blanches.

» Nous rencontrâmes plusieurs insulaires couverts d’une lèpre de la plus mauvaise es-