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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 25.djvu/227

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Tasman et Bougainville, que les naturels commettent des vols avec beaucoup de dextérité. Tasman et le capitaine Wallis ont aussi remarqué l’usage de se couper le petit doigt ; et, suivant les relations circonstanciées de Schouten et Le Maire, les naturels de l’île de Horn avaient autant de soumission pour leur roi que ceux de Tongatabou. Comme ils venaient d’éprouver la force supérieure des étrangers, ils furent respectueux jusqu’à l’humiliation envers les Hollandais : le roi se prosternait lui-même devant un munitionnaire, et les chefs plaçaient leur cou sous ses pieds. Ces témoignages excessifs de vénération semblent annoncer de la bassesse et de la lâcheté ; nous ne leur avons reconnu aucun de ces vices. Leur conduite à notre égard avait ordinairement cette liberté et cette hardiesse qu’inspire la droiture des intentions.

» Ici cependant, ainsi que dans toutes les autres sociétés humaines, on trouve des exceptions au caractère général, et nous avons eu lieu de déplorer les vices de quelques individus. Ayant quitté la grève où le latou attirait l’attention de tout notre monde, nous entrâmes dans le bois, le docteur Sparrman et moi pour chercher des objets d’histoire naturelle. Je tirai un oiseau, et l’explosion amena près de nous trois insulaires, avec lesquels nous conversâmes autant que le permit notre connaissance superficielle de leur langue. Bientôt après, le docteur Sparrman fouilla un buisson pour y chercher une baïonnette qui