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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 25.djvu/237

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tomber l’ancre, gît à la côte nord-ouest. Le fond est d’un sable grossier ; c’est un banc qui s’étend à deux milles de la terre, et sur lequel la profondeur de l’eau est de vingt à quarante brasses d’eau. Tongatabou a la forme d’un triangle isocèle, dont les plus longs côtés sont de sept lieues, et le plus court de quatre. Elle est presque partout d’une hauteur égale, un peu basse, car elle ne s’élève pas à p]us de soixante à quatre-vingts pieds au-dessus du niveau de la mer. Un récif de rochers de corail, qui s’étend environ cinq cents pieds au large de la côte, la met, ainsi qu’Éouâh, à l’abri des lames, dont la violence se brise sur ce rocher avant qu’elles atteignent la terre. Telle est en quelque sorte la position de toutes les îles que je connais dans cette mer entre les tropiques ; c’est ainsi que la nature les a soustraites aux usurpations des flots, quoique la plupart ne soient que des points en comparaison du vaste Océan. La rade Van-Diémen, où nous mouillâmes, est à la partie nord-ouest. Un récif de rochers sur lequel la mer brise continuellement est en dehors de cette rade. Le banc ne s’étend pas à plus de trois encâblures de la côte ; au-delà, la profondeur de l’eau ne peut se mesurer. La perte d’une ancre et les avaries que souffrirent nos câbles prouvent assez que le fond n’est pas des meilleurs.

» Tongatabou est remplie de plantations où la nature étale ses plus riches trésors, tels que les arbres à pain, les cocotiers, les bananiers,