Aller au contenu

Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 25.djvu/284

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

dans le journal de mon père plusieurs articles écrits, quelques minutes avant minuit, à la lueur du soleil. Cet astre était si peu de temps au-dessous de l’horizon, qu’un crépuscule très-fort ne cessait point de nous éclairer. Ce phénomène frappa d’étonnement Oedidi, qui voulait à peine en croire ses sens. Nous fîmes en vain des efforts pour le lui expliquer, et il nous assura que ses compatriotes le traiteraient de menteur quand il leur parlerait de la pluie pétrifiée et du jour perpétuel. Les premiers Vénitiens qui reconnurent l’extrémité septentrionale du continent de l’Europe ne furent pas moins surpris de ce que le soleil ne quittait point l’horizon, et ils racontent qu’ils ne pouvaient distinguer le jour de la nuit que par l’instinct d’un oiseau de mer qui allait se jucher sur la côte pendant quatre heures. Comme nous étions probablement fort éloignés de terre, cette indication nous manqua, et nous avons souvent observé un grand nombre d’oiseaux voltiger autour de nous pendant toute la nuit, et en particulier de grosses troupes de différentes espèces jusqu’à quatre heures.

» Le 26 au matin, toute la mer, dit Cook, était en quelque sorte couverte de glaces ; dans une étendue de quatre ou cinq milles, limites de notre horizon, nous vîmes plus de deux cents grandes îles, outre une quantité innombrable de morceaux plus petits : cependant il n’y en avait pas de moins gros que la carcasse du bâtiment.