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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 25.djvu/299

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n’y a point de terre dans l’Océan atlantique austral, nous pouvions arriver au cap de Bonne-Espérance en avril, et terminer ainsi l’expédition, du moins relativement à ce continent, premier objet du voyage. Mais, en quittant à cette époque le grand Océan austral, avec un bon bâtiment envoyé expressément pour faire des découvertes, et un équipage en bonne santé, ayant des provisions et des munitions de toute espèce, j’aurais manifesté un défaut de constance, et on aurait pu m’accuser de peu de jugement, puisque je supposais par-là que le grand Océan a été si bien reconnu qu’il n’y reste plus rien à découvrir. Je ne pensais pas ainsi : en effet, quoique j’eusse prouvé qu’il ne peut y avoir de continent que fort loin au sud, il restait encore de la place pour de très-grandes îles dans des parages qui n’avaient pas été entièrement examinés. Plusieurs de celles qu’on y a trouvées jadis n’étaient d’ailleurs qu’inparfaitement reconnues, et leurs positions mal déterminées. Je croyais en outre qu’une campagne plus longue au milieu de cette mer avancerait les progrès de la navigation, de la géographie, et peut-être de l’histoire naturelle, etc. J’avais plusieurs fois communiqué mes idées sur cette matière au capitaine Furneaux ; mais comme alors l’exécution de ces projets dépendait entièrement de notre navigation au sud, qui pouvait durer plus ou moins, suivant les circonstances, je ne pus le lui recommander par mes instructions, pour ne