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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 25.djvu/308

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changemens de climat, la mauvaise nourriture et les fatigues de toute espèce avaient affaibli tout le monde. Chacun reprenait son courage et sa gaieté.

» Je ne doutai point, dit Cook, que ce ne fut la terre de Davis ou l’île de Pâques ; car son aspect, du point où nous étions, correspondait parfaitement à ce qu’en dit Wapfer. Elle se montrait comme une masse noire peu agréable à la vue. On s’amusa à prendre des requins, dont plusieurs nageaient autour du vaisseau, et se jetaient avidement sur l’hameçon, qui était amorcé de porc ou de bœuf salé.

» En approchant de l’île nous découvrîmes des habitans à l’aide de nos lunettes. À mesure que nous avancions, la terre ne semblait pas très-fertile : elle offrait peu de verdure, et on y voyait à peine quelques buissons ; mais, dans notre situation, le rocher le plus stérile était un charmant spectacle. Ce qui attirait davantage nos regards, c’étaient les statues que l’équipage de Roggeween prit pour des idoles[1]. Nous vîmes plusieurs feux allumés auprès de ces statues. Les Hollandais, qui en aperçurent aussi, les prirent pour des sacrifices aux idoles ; mais il paraît plus probable qu’ils étaient uniquement destinés à cuire les alimens des insulaires. Nous passâmes la nuit à courir des bor-

  1. Voyez la relation de ce voyage, qui est intitulée : Histoire de l’Expédition des trois vaisseaux envoyés par la Compagnie des Indes occidentales des Provinces-Unies aux Terres australes en 1721, par M. du B*** (Behrens). La Haye, 1739, 2 vol. in-12.