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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 25.djvu/320

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nous y montâmes. Sa construction annonçait la pauvreté et la misère de ses propriétaires, tant elles sont basses et grossièrement construites. Je me traînai à quatre pâtes pour y entrer : l’intérieur de la case était absolument vide ; je n’y vis pas même de l’herbe sur laquelle on put se coucher. Je ne pus me tenir droit dans aucune partie, excepté au point précis du milieu : tout était sombre et triste. Les insulaires nous dirent que la nuit ils occupent ces cases : ils doivent y être entassés les uns sur les autres, puisque le nombre de ces maisons est si peu considérable ; à moins que le bas-peuple ne couche en plein air, et ne laisse ces misérables huttes à ses chefs.

» La cabane que j’examinai était entourée d’une plantation de cannes à sucre et de bananiers en fort bon état, vu la qualité pierreuse du terrain. Les bananiers croissaient tous dans des trous d’un pied de profondeur, faits, à ce que nous supposâmes, pour recueillir la pluie et la conserver plus long-temps autour de la plante. Sur ce mauvais terrain, les cannes à sucre poussent cependant des tiges de neuf ou dix pieds, et contiennent un suc très-doux. Un insulaire que nous trouvâmes le matin nous offrit de ce jus, quand nous lui demandâmes quelque chose à boire. Nous en conclûmes que l’île est dépourvue d’eau ; mais de retour au lieu de débarquement, nous rencontrâmes le capitaine que les naturels avaient conduit très-près de la mer à un puits creusé dans le rocher