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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 25.djvu/46

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d’examiner deux bras que j’avais découverts, et qui courent à l’est. Durant cette expédition, nous tuâmes quarante-quatre oiseaux de mer, et cependant je ne m’écartai point d’un pied de ma route, et je ne perdis pas plus de temps qu’il n’en fallut pour les ramasser.

» Nos tentes, nos munitions étaient à bord le 28 ; je n’attendais que du vent pour sortir du havre par le nouveau passage dont j’ai parlé, et par où je me proposais de rentrer en mer. Comme il n’y avait plus rien sur la côte, je mis le feu à divers endroits du terrain que nous avions occupé ; on le bêcha et on y sema différentes espèces de graines potagères. Le sol ne promettait pas un grand succès à la plantation, mais je n’en trouvai point de meilleur.

» Les améliorations que nous avions faites dans cet endroit annoncent bien la supériorité de puissance des hommes civilisés sur les hommes barbares. En peu de jours dix Européens avaient éclairci et défriché les bois dans un espace de plus d’un acre, travail que cinquante Nouveaux-Zélandais, avec leurs outils de pierre, n’auraient pas fait en trois mois. Ce canton, où une quantité innombrable de plantes entassées sans aucun ordre offraient l’image du chaos, était devenu sous nos mains un champ où cent hommes exerçaient leur industrie sans relâche. Nous abattîmes de grands arbres qu’on scia en planches ou qu’on fendit pour le chauffage. On plaça au bord d’un ruisseau, à qui nous facilitâmes l’entrée dans la mer, une longue file de