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point le bâtiment du capitaine Cook ; ce qui nous fit beaucoup de peine. Je revirai de bord, et courus à l’ouest afin de croiser, suivant nos conventions mutuelles, dans le parage où nous nous étions vus la dernière fois ; mais le lendemain des coups de vens très-forts et une brume épaisse nous obligèrent de mettre à la cape, ce qui nous empêcha d’atteindre l’endroit projeté. Le vent devenu plus maniable, et la brume s’éclaircissant un peu, je croisai trois jours, aussi près de cet endroit qu’il me fut possible. Abandonnant alors toute espérance de nous rejoindre, je marchai vers nos quartiers d’hiver, éloignés de quatorze cents lieues, à travers une mer absolument inconnue, et je réduisis la ration d’eau.

» Je me tins entre le 52e. et le 53e. parallèle sud : nous eûmes beaucoup de vents d’ouest, de forts grains avec des rafales, de la neige et du verglas, de la pluie, enfin des lames du sud-ouest très-longues et creuses, ce qui nous fit juger qu’il n’y a point de terre de ce côté. Après avoir atteint le 195e. degré de longitude est, nous reconnûmes que la déclinaison de l’aimant diminuait très-vite.

» Le 26 au soir, nous aperçûmes dans le nord-nord-ouest, un météore extraordinairement brillant. Il dirigeait sa course au sud-ouest ; le firmament offrait une très-grande lueur, semblable à celle qui est connue dans le Nord sous le nom d’aurore boréale. Nous vîmes cette lueur pendant plusieurs nuits ; et, ce