Aller au contenu

Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 25.djvu/67

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Reine Charlotte : du moins, pendant notre relâche, nous n’eûmes point de gelée jusqu’au 6 juin. On mit quelques hommes à l’ouvrage ; l’on forma un autre jardin sur une île, et l’on y sema des plantes potagères, des racines, etc. Cette île est composée d’une longue chaîne, dont les bords sont escarpés, et le derrière ou sommet est presque uni. Des marais y sont couverts de différentes herbes ; outre divers antiscorbutiques, le phormium croissait autour de quelques huttes abandonnées.

» Nous montâmes ensuite au sommet de la chaîne ; elle nous offrit beaucoup d’herbes desséchées et des buissons fourmillant de cailles exactement semblables à celles d’Europe. Plusieurs cavités profondes et étroites qui se prolongeaient jusqu’à la mer étaient remplies d’arbres et de ronces, habitées par un grand nombre de petits oiseaux et de faucons ; mais dans les endroits où les rochers étaient perpendiculaires ou suspendus sur l’eau, de grosses troupes de jolis cormorans construisaient leurs nids sur chaque petit fragment de roche, ou dans des creux d’environ un pied carré, que les oiseaux eux-mêmes semblaient avoir élargi en divers endroits. La pierre de la plupart des collines des environs du canal de la Reine Charlotte est argileuse et disposée en couches obliques, qui sont communément un peu inclinées vers le sud ; elle est d’un gris vert ou bleu, ou d’un brun jaunâtre, et contient quelquefois des veines de quartz blanc. Les ro-