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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 25.djvu/85

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parce que nous n’entrevoyons point les chaînons intermédiaires qui lient leurs faibles idées à la sphère étendue de nos connaissances.

» Teirêtou et ses camarades étaient plus grands que les Zélandais que nous avions vus jusqu’alors. Nous n’avions pas remarqué parmi les habitans du canal de la Reine Charlotte des habits, des ornemens et des armes aussi riches que les leurs ; ils parlaient avec une volubilité absolument nouvelle pour nous. Ils avaient plusieurs manteaux couverts presque partout de peaux de chien, et mettaient un grand prix à ces manteaux qui les préservaient du froid que l’on commençait à sentir. Ils portaient d’autres manteaux de fibres de phormium tout neufs et embellis par d’élégantes bordures, symétriquement travaillées en rouge, noir et blanc, et qu’on aurait pris pour l’ouvrage d’un peuple plus civilisé. Le noir est si fortement imprimé sur leurs étoffes, qu’il mérite l’attention de nos manufacturiers ; en effet, on a grand besoin, en Angleterre, de productions végétales qui donnent cette couleur d’une manière durable ; mais nous connaissions si peu la langue de ces insulaires, qu’il ne nous a pas été possible d’acquérir des lumières sur ce point. Leurs manteaux sont carrés ; deux coins se rattachent sur la poitrine avec une épingle d’os de baleine ou de pierre verte. Un ceinturon d’une fine natte d’herbes lie sur leurs reins la partie inférieure du manteau, qui descend ensuite jusqu’au milieu de la cuisse, et quelquefois jusqu’au milieu