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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 26.djvu/138

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éparses qui couvrent sa surface qui sont de corail, mais toute la côte n’offre aux yeux qu’une masse solide de rochers de corail escarpés, où le battement continuel des flots a creusé différentes cavernes très-curieuses, et dont quelques-unes sont d’une étendue considérable. Les voûtes de ces cavernes se trouvent soutenues par des colonnes auxquelles les vagues, en se brisant, ont donné les formes les plus variées. Une de ces cavernes était éclairée par le jour qu’elle recevait d’une ouverture dans la voûte : dans une autre, la voûte qui s’était détachée avait produit par sa chute une grande vallée bien plus basse que les rochers qui l’entouraient.

» Je ne puis dire d’ailleurs que très-peu de chose des habitans qui, je crois, ne sont pas nombreux : ils paraissent agiles, dispos, et d’une assez belle stature. Tous vont nus, à l’exception d’une ceinture qu’ils portent autour des reins. Quelques-uns avaient le visage, la poitrine et les cuisses peints d’un bleu foncé. Les pirogues que nous observâmes, construites comme celles de Tongatabou, avaient de plus une espèce de plat-bord qui s’élevait un peu de chaque côté ; les bas-reliefs dont elles étaient décorées annoncent que ces peuples ne sont pas sans industrie. L’aspect de ces insulaires et de leurs pirogues s’accorde assez avec la description que nous a donnée Bougainville de l’île des Navigateurs, située à peu près sous le même parallèle.