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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 26.djvu/149

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mains : ils commirent tous ces vols furtivement, et sans employer la force ouverte. Je débarquai, ajoute Cook, au moment que ce canot allait retourner à bord ; les naturels, en grand nombre sur la plage, me voyant arriver, prirent la fuite. Je soupçonnai une partie de ce qui était arrivé ; cependant j’en engageai plusieurs à demeurer, et mon lieutenant m’informa de toute l’affaire : je résolus aussitôt de les forcer à la restitution. Dans ce dessein, je donnai ordre de faire débarquer tous les soldats de marine armés, et de tirer du vaisseau deux ou trois coups de canon, pour avertir M. Forster qui se trouvait dans l’intérieur de l’île avec plusieurs autres personnes ; car je ne savais pas comment les insulaires se conduiraient dans cette occasion. Je renvoyai ensuite tous les canots, et je ne gardai que la chaloupe, avec laquelle je restai au milieu d’un grand nombre d’habitans qui montraient à mon égard les dispositions les plus amicales. Je les persuadai si bien de mon intention, que long-temps avant l’arrivée des soldats de marine, on avait rapporté le fusil de M. Clerke ; mais ils me firent plusieurs instances pour que je n’insistasse pas sur le reste. L’arrivée de M. Edgecumbe avec les soldats de marine causa aux insulaires qui étaient présens une crainte si vive, que quelques-uns s’enfuirent. Je fis d’abord saisir deux grandes pirogues doubles qui étaient dans l’anse. Un Indien voulut résister : je tirai sur lui à dragées, et je l’obligeai à se retirer en