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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 26.djvu/170

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pelait Mambrreum, et un autre Bonombrrouàï.

» Ils désiraient tout ce qu’ils voyaient ; mais ils ne murmuraient point quand on ne le leur accordait pas ; ils admiraient beaucoup les miroirs, et prenaient un extrême plaisir à s’y regarder : ce peuple laid nous semblait plus entiché de sa figure que la belle nation de Taïti et des îles de la Société.

» Ils avaient les oreilles percées, et un trou dans la cloison des narines, où ils portaient un morceau de bâton, ou deux petits cailloux de sélénite ou d’albâtre joints ensemble, de manière qu’ils formaient un angle obtus ; des bracelets proprement travaillés, de petites coquilles noires et blanches ornaient la partie supérieure de leurs bras ; ces bracelets les serraient si fortement, qu’ils avaient sans doute été mis dans le bas âge ; leur corps n’était point tatoué.

» Le 22 nous partîmes dans deux canots, et nous descendîmes en présence de quatre ou cinq cents habitans rassemblés sur le rivage. Quoique tous fussent armés d’arcs, de flèches, de massues et de lances, ils ne firent pas la moindre opposition ; au contraire, voyant, dit Cook, que je m’avançais seul, sans armes, un rameau vert à la main, l’un d’eux qui paraissait être un chef, donna son arc et ses flèches à un autre, et se mit dans l’eau pour venir à ma rencontre ; il portait un pareil rameau qu’il échangea contre le mien ; et, me prenant ensuite par la main, il me présenta à ses compa-