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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 26.djvu/183

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différens autres arbres, parmi lesquels on découvrait de petites huttes et des pirogues échouées sur la grève. Nous admirions ailleurs des bocages touffus et des espaces considérables de terrain défriché, qui par leur couleur jaunâtre ressemblaient exactement aux champs de blé de l’Europe. Nous convînmes tous que cette île est une des plus belles de ce nouveau groupe ; elle paraît très-bien située pour y faire un établissement européen. À en juger de la distance d’où nous la vîmes, elle nous parut moins habitée que celles que nous avions laissées au nord, ce qui faciliterait encore l’établissement d’une colonie. D’après ce que nous avons observé à Mallicolo, cette race d’insulaires est très-intelligente, et recevrait avec empressement les avantages de la civilisation.

» Après avoir été contrariés par les vents, les calmes et les courans, depuis le 27 juillet jusqu’au 4 août, nous parvînmes enfin à l’île d’Irromanga, que nous avions en vue depuis quelques jours. Au point du jour, j’allai avec deux canots examiner la côte, et chercher un lieu propre pour débarquer, et faire de l’eau et du bois. Les insulaires s’assemblèrent alors sur le rivage, et par leurs signes nous invitèrent à venir à terre. J’arrivai d’abord à une petite pointe située dans une baie au nord-ouest d’un promontoire très-saillant, où je ne trouvai point le débarquement facile, à cause des rochers qui bordent la côte de toute part. Néanmoins je poussai l’avant de ma chaloupe sur