Aller au contenu

Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 26.djvu/201

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

mais l’alarme ne fut que momentanée. Bientôt ils revinrent de leur frayeur, et commencèrent à nous menacer avec leurs armes. Un des plus impudens nous montra son derrière dans une attitude qui ne laissait aucune équivoque. Il se frappait les fesses avec sa main, ce qui est un défi et un appel au combat chez toutes les nations de la mer du Sud. Nous répondîmes à ces bravades par trois ou quatre coups de fusil ; c’était le signal de commandement pour le vaisseau, qui, dans ce moment fit jouer l’artillerie, et le rivage fut bientôt balayé. Alors nous descendîmes à terre, et marquâmes des limites par une ligne à droite et à gauche. Notre vieil ami était resté seul à son poste, et je reconnus sa confiance par un présent. Les habitans revinrent peu à peu, et en apparence avec des dispositions plus pacifiques ; quelques-uns même reparurent sans armes ; cependant la majeure partie restait armée ; et quand nous leur fîmes signe de les mettre bas, ils répondirent que nous devions commencer par poser les nôtres. Ainsi, de part et d’autre, on resta toujours armé. Comme ils sortaient peu à peu des buissons pour se rendre sur la grève, nous défendîmes aux nouveaux venus de passer les bornes que nous leur avions établies ; et, en ce point, ils obéirent tous. Les présens que je fis aux vieillards, et à quelques autres Indiens de considération, n’eurent que très-peu d’effet sur leur conduite. Il est vrai qu’ils montèrent sur des cocotiers, et qu’ils nous en don-