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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 26.djvu/211

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leur cœur. Comme la guerre trouble probablement leur vie, on ne doit pas être surpris de la défiance qu’ils témoignèrent tous à notre égard les premiers jours de notre arrivée ; mais dès qu’ils furent convaincus de nos intentions pacifiques, ils se livrèrent à leur véritable caractère. Ils ne firent pas beaucoup d’échanges, parce qu’ils ne jouissent pas d’une opulence égale à celle des Taïtiens ; mais l’hospitalité ne consiste point à donner une chose dont on a trop pour une autre dont on n’a pas assez.

» Arrivés sur la grève, nous y passâmes quelque temps au milieu des naturels qui y étaient rassemblés. Il y avait plus de femmes que nous n’en avions encore vu. La plupart étaient mariées, et portaient leurs enfans dans un sac de nattes sur leur dos. Quelques-unes avaient dans des paniers de baguettes pliantes une couvée de petits poulets ; elles nous présentèrent des yambous et des figues. Nous en aperçûmes une qui avait un panier rempli d’oranges vertes : nous n’avions jamais remarqué un seul oranger dans les plantations ; nous fûmes charmés de trouver ce fruit à Mallicolo et à Tanna, parce qu’il y a lieu de supposer que c’est aussi une production des îles voisines. Une autre femme nous donna un pâté ou pudding, dont la croûte était de bananes et d’eddoes, et qui contenait en dedans des feuilles de l’okra (hibiscus esculentus), mêlées avec des amandes de coco. Ce pudding, d’un ex-