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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 26.djvu/227

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ticuliers à la sentinelle, il lui en avait donné d’autres suivant lesquels la moindre menace de la part des naturels devait être punie de mort sur-le-champ. Le soldat sortit donc des fers, et le droit que s’appropriait l’officier sur la vie des insulaires passa pour incontestable.

» Les productions de l’île sont le fruit à pain, les bananes, les cocos, un fruit ressemblant à la pêche qu’on nomme pavie, l’igname, la patate, la figue sauvage, un fruit pareil à l’orange, qui n’est pas mangeable, et quelques autres dont je ne sais pas le nom. Je ne puis douter que la noix muscade n’y croisse, car M. Forster en trouva une dans le gésier d’un pigeon qu’il venait de tuer. Les fruits à pain, les cocos et les bananes n’y sont pas si abondans ni si bons qu’à Taïti ; mais les cannes à sucre et les ignames s’y trouvent en plus grande quantité, plus gros et meilleurs. Un de ces ignames pesait cinquante-six livres. Les cochons ne parurent point rares ; nous ne vîmes pas beaucoup de poules ; ce sont les seuls animaux domestiques qu’aient les habitans. Les oiseaux de terre n’y sont pas à beaucoup près si nombreux qu’aux îles de la Société ; mais on y trouve de petits oiseaux du plus joli plumage, et dont l’espèce nous était inconnue. Les arbres et les plantes qui croissent sur cette terre sont aussi variés dans leurs espèces que dans aucune des îles où nos botanistes ont eu le temps d’herboriser.

» Parmi les plantes dont sont remplis les bois, un grand nombre étaient nouvelles pour nous,