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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 26.djvu/259

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un grand arbre voisin de l’aiguade et proche du rivage, je fis graver une inscription contenant le nom du vaisseau, la date de notre arrivée, etc., comme un témoignage que nous avons les premiers découvert cette contrée : j’ai observé cette formalité sur toutes les nouvelles terres que nous avons reconnues. Nous congédiâmes nos amis et retournâmes au vaisseau ; et je fis hisser nos canots à bord, dans le dessein d’être prêts le lendemain à reprendre la mer. »

Tout était disposé pour le départ, en sorte qu’on leva l’ancre le 13 septembre, après avoir passé sept jours et demi dans ce havre. « Mais, observe Forster, dès le troisième jour, nous nous étions empoisonnés en mangeant un poisson, et nous perdîmes ainsi l’occasion de profiter de notre relâche : au moment du départ nous n’étions pas entièrement guéris ; nous ressentions encore de violens maux de tête, des douleurs spasmodiques dans tout le corps, et nous avions des boutons aux lèvres. Notre faiblesse, qu’augmentait de plus en plus la privation des nourritures fraîches, nous empêcha de nous livrer à nos occupations ordinaires.

» C’est ainsi que, nous quittâmes une île située dans la partie la plus occidentale du grand Océan, éloignée seulement de douze degrés de la Nouvelle-Hollande, et habitée par une race d’hommes très-différens de ceux que nous avions vus jusqu’alors. Comme ils sont proches