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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 26.djvu/267

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canots ; ils se servent sûrement des pins. Sur cette petite île, il s’en trouvait de vingt pouces de diamètre, et de soixante à soixante-dix pieds de haut. On aurait fort bien pu en faire un mât pour la Résolution, s’il eut été nécessaire. Puisque des arbres de cette taille croissent dans une aussi petite île, il est probable qu’il y en a de plus gros sur la principale terre et sur des îles plus grandes ; nous pouvons même l’assurer, si nous n’avons pas été déçus par les apparences.

» Je ne connaissais alors aucune île du grand Océan, à l’exception de la Nouvelle-Zélande, où un vaisseau pût mieux se fournir de mâts et de vergues. Ainsi la découverte de cette terre est précieuse, ne fût-ce qu’à cet égard. Mon charpentier, qui n’était pas moins habile à faire un mât qu’à travailler à la construction d’un vaisseau, pensait que ces arbres donneraient de très-bons mâts. Le bois en est blanc, le grain serré, dur et léger. La térébenthine était sortie de la plupart des branches ; le soleil l’avait épaissie en une résine attachée au tronc et autour des racines. Ces arbres poussent leurs branches comme les pins d’Europe, avec cette différence que leurs branches sont plus courtes et plus petites ; de sorte que les nœuds deviennent à rien quand la tige est façonnée par le travail. J’observerai que les plus grands de ces arbres avaient les branches plus petites et plus courtes, et que leur cime ressemblait à un rameau qui était terminé par