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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 26.djvu/293

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un manteau qui descendait jusqu’au genou : mais la plupart n’en avaient qu’une seule, assez large pour couvrir leurs épaules ; les parties inférieures du corps étaient absolument découvertes. On nous dit que les femmes se cachent le milieu du corps avec un morceau de peau de phoque, mais que d’ailleurs elles sont vêtues comme les hommes. Elles restèrent dans les pirogues, ainsi que les enfans.

» Je remarquai de loin que ces femmes avaient autour de leur cou un grand nombre de coquillages suspendus à un cordon de cuir, et que leur tête était couverte d’une espèce de bonnet composé de grandes plumes d’oies blanches, placées toutes droites ; de sorte que cette parure ressemblait aux fontanges françaises du dernier siècle. Leur teint naturel paraissait être un brun olivâtre, luisant comme le cuivre, le visage de plusieurs était bariolé de raies de peinture rouge, et quelquefois blanche. J’observai deux enfans à la mamelle entièrement nus : par-là on les endurcit dès leur naissance à la fatigue et au froid. Les enfans ne prononçaient guère que le mot pecherei, que nous prîmes quelquefois pour un terme de tendresse, et d’autres fois pour une expression de malaise ou de douleur. Ces Indiens avaient des arcs, des traits et des dards, ou plutôt des harpons d’os placés au bout d’un bâton : je crois qu’avec ces armes ils tuent des phoques, des poissons, et peut-être aussi des baleines, comme le font les Esquimaux.